La beauté sauvera le monde. Fedor DostoÏevski

Tirailleurs, le film d’Omar Sy qui raconte plus qu’une histoire

Crédit photo : Wikimedia Commons via https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr

Cette semaine, comme on peut le constater, il est beaucoup question d’Omar Sy, de ses récentes déclarations et bien sûr de son film intitulé “Tirailleurs”.

A peine le sujet évoqué que les historiens de tous gens genres se sont resquillés certains par ignorance d’autres par mérite l’un des récits les plus héroïques d’une Afrique qui peine encore à guérir sa blessure.

Nous ne saurons écrire sur les tirailleurs sénégalais sans évoquer le roman “Frère d’âme”.

Romancier, maître de conférences en littérature du 18e siècle à l’Université de Pau, responsable du groupe de recherche sur les représentations européennes de l’Afrique et des africains au 17e et 18e siècle, David Diop est l’auteur de « Frère d’âme » son deuxième roman, qui lui a valu le Booker Prize International 2021 et le prix Ahmadou Kourouma en 2018. Le Booker Prize International récompense un livre étranger traduit et publié dans l’année au Royaume-Uni ou en Irlande. C’est un prestigieux prix littéraire qui n’est pas à la portée de tous les écrivains. Pour la petite histoire, « Frère d’âme » est parue en 2018 aux éditions du Seuil, traduit en Anglais par la poétesse américaine Anna Moschovakis sous le titre : « At night all Blood is black » et avait reçu en son temps le Goncourt des Lycéens. Sachant qu’il est quasi impossible de dissocier l’histoire du Sénégal de celle de ses tirailleurs, écrire un roman sur le sujet c’est faire revivre l’histoire.

David Diop nous raconte à travers ce roman fictionnel l’histoire de deux tirailleurs sénégalais, Alfa Ndiaye et Mademba Diop deux amis d’enfance qui se sont retrouvés à combattre pour l’armée française contre les allemands. L’histoire est certes glorieuse mais éprouvante.

Elisabeth Barillé du Figaro Magazine n’a pas caché son émotion après lecture au point de dire que l’auteur n’oppose jamais les bons aux méchants, les Blancs aux Noirs, l’innocence au crime, la trahison à l’amitié, tout en rajoutant qu’il les mêle dans un même chant troublant d’humanité.

Mais ce chant troublant d’humanité ne s’est-elle pas fait volée la vedette par tous ces grossiers lazzis qui tourbillonnent dans le cerveau de tous ceux qui osent encore dire ce qu’ils ont sur le cœur ?

Comprendre les enjeux de mémoire autour de l’histoire des tirailleurs requiert bien plus qu’un simple article. C’est donc sur cette déclaration d’un colonel lors de la dernière prise d’armes avant la dissolution du dernier bataillon de soldats africains,1964 que nous observons une minute de silence à tous ces braves soldats africains qui ont combattu le bon combat.

” (…) Africains, mes frères de la coloniale, c’est à moi qu’échoit l’honneur de vous dire adieu. (…) Mais ne croyez pas que nous vous oublierons. (…) Même si l’oubli était possible, les 3800 tombes des sénégalais morts pour la France sur les 6700 des seuls cimetières de Fréjus rappelleront à nos fils que vous avez mérité d’être nos frères…”

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