La beauté sauvera le monde. Fedor DostoÏevski

Rwanda, 6 avril 1994 : assassinat de Juvénal Habyarimana

En image, le président Habyarimana du Rwanda accueilli à La Haye par le premier ministre Van Agt,

En 1994, le Rwanda a été le théâtre du dernier génocide du 20e siècle, visant les Tutsis. Trente ans plus tard, les mêmes questions persistent : pourquoi l’humanité n’est-elle pas venue en aide aux Tutsis ? Les larmes ont peut-être séché, mais les blessures restent profondes.

Surnommé “le pays des mille collines”, le Rwanda, d’une superficie de 25 500 km2, est enclavé entre la République Démocratique du Congo à l’Ouest, l’Ouganda au Nord, la Tanzanie à l’Est et le Burundi au Sud.

À la fin des années 1950, une révolution hutue, appelée “révolution sociale”, a secoué le pays, entraînant la chute de la royauté rwandaise et l’expulsion massive des Tutsis vers le Nord.

Le pays a acquis son indépendance en 1962, et en 1973, le général hutu Juvénal Habyarimana a commis un coup d’État pour prendre le pouvoir.

Pendant ce temps, en Ouganda, Yoweri Museveni, soutenu par les exilés Tutsis du Front Patriotique Rwandais (FPR) de Paul Kagame, est arrivé au pouvoir en 1986. En octobre 1990, le FPR a lancé une offensive militaire depuis l’Ouganda. Des accords de paix ont été conclus entre le gouvernement rwandais et la rébellion, connus sous le nom des Accords d’Arusha du 4 août 1993. Dans la foulée, la Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda a été créée le 5 août 1993 pour tenter en vain de prévenir un éventuel chaos.

Le 6 avril 1994, trois jours après le dimanche de Pâques, le Président Juvénal Habyarimana s’envole pour un important sommet. Les rumeurs de son assassinat se multiplient, alimentées par une propagande hutue agressive diffusée à la radio.

Vers 20h30, l’avion présidentiel revient à Kigali. Au moment de l’atterrissage, des missiles sont tirés et l’avion explose dans le ciel de la résidence présidentielle. Les débris de l’avion et les corps des passagers tombent, plongeant Agathe, la veuve surnommée Madame, dans une épouvante générale.

Ce qui s’est passé à partir de ce mercredi 6 avril est glaçant : un véritable film d’horreur dont le bilan s’est élevé à 800 000 morts en seulement 100 jours.

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