J’ai découvert ce livre pour la première fois en 2015, et maintenant, 8 ans plus tard, je me suis fixé pour objectif de le relire. Lors de ma première lecture, mes réflexions étaient principalement centrées sur le combat d’une mère amoureuse et courageuse, au-delà des épreuves liées au mariage.
Les récents événements concernant les conditions des femmes et l’émancipation des filles en Iran, le pays d’origine de l’auteure, ont suscité mon intérêt. “Not Without My Daughter” ou “Jamais sans ma fille” en français, est l’œuvre de Betty Mahmoody, une écrivaine américaine. Publié en 1987, ce livre relate l’histoire vraie de Betty Mahmoody et de sa fille, Mahtob, qui ont été retenues en otage en Iran par le père de Mahtob après avoir rendu visite à leur famille.
À travers ce livre, Betty a souhaité partager son expérience afin de sensibiliser le public aux difficultés qu’elle a rencontrées et mettre en lumière les problèmes liés à la garde d’enfants dans un contexte international. Son récit a eu un impact significatif et a suscité des débats et des discussions à travers le monde.
Bien que les contextes diffèrent, d’autres femmes iraniennes ont également publié des livres pour alerter l’opinion. Je pense notamment à Sedigheh Vasmaghi, poétesse et théologienne, dont le livre “Women, Jurisprudence, Islam” paru en 2014, a été très bien accueilli, mais n’a jamais été publié dans son pays.
Sedigheh est renommée pour ses poèmes engagés et son combat en faveur de la liberté d’expression en Iran. En raison du caractère critique de ses écrits, elle a déjà été convoquée à plusieurs reprises par le tribunal révolutionnaire de son pays. Elle est également célèbre pour sa lettre intitulée “Je proteste”, qu’elle a adressée au tribunal. Voici quelques extraits de cette lettre :
“Où que je sois, même en prison, je proteste et je continuerai de protester contre l’injustice.”
“Vous pouvez emprisonner mon corps, mais jamais ma conscience.”
Je pense également à Azar Nafisi, l’auteure de “Lire Lolita à Téhéran”, dont le livre a connu un grand succès à l’échelle internationale. Azar a secrètement rassemblé chez elle un petit groupe d’étudiantes afin de leur faire découvrir les grandes œuvres de la littérature occidentale, notamment “Lolita” de Nabokov. Cette expérience s’est révélée bénéfique pour ces femmes, en ce qui concerne leurs droits dans le pays.
Revenons à Betty Mahmoody, les combats au cœur de son récit illustrent sa détermination à lutter pour la justice, la liberté et la protection de sa famille dans un contexte culturel et social difficile, qui, sauf erreur de ma part, reste d’actualité.
Le livre explore également la relation entre Betty Mahmoody, sa fille Mahtob et son mari Moody, mettant en évidence les tensions familiales, les conflits culturels et les choix difficiles auxquels elle est confrontée en tant que mère.
Il va sans dire que le mariage peut parfois entraîner ses propres traumatismes.
Retenue en Iran pendant environ 18 mois, Betty a finalement réussi à s’échapper avec sa fille grâce à l’aide d’un Iranien du nom d’Amman.
Toutefois, il est important de souligner que l’expérience vécue par Betty est spécifique à sa propre situation et ne représente pas nécessairement toutes les expériences des personnes se trouvant dans des situations similaires. Les décisions religieuses sont des choix personnels qui peuvent varier d’une personne à l’autre.
Il convient également de noter que ce récit ne couvre pas toutes les subtilités de la vie en Iran. Les droits des femmes et les opportunités d’émancipation en Iran sont des sujets complexes et en constante évolution. Il existe différentes opinions et perspectives sur cette question.
Je recommande vivement ce livre à tous ceux et celles qui trouvent chaque jour le courage de continuer à avancer, car nous avons tous cette chose essentielle dont nous ne pouvons nous passer.