La beauté sauvera le monde. Fedor DostoÏevski

Du chaos aux récits : comprendre le pouvoir en 2025

Photo de Michael Afonso sur Unsplash

S’il m’est arrivé plus d’une fois de me pencher sur la question ou de nourrir des réflexions à ce sujet, depuis le 5 novembre 2024, je n’ai jamais jugé opportun d’en faire un article. J’ai passé toute l’année 2024 à débattre, dans mes cercles d’amis, de ce que deviendrait – ou non – le monde au lendemain des élections présidentielles aux États-Unis.

L’ordre mondial, tel que nous le connaissons, ressemble un peu à un vieux logiciel qui, au fil des décennies, peine à être mis à jour. C’est un peu comme un antivirus ou une application mobile qui, toutes les cinq secondes, affiche des pop-ups nous contraignant à adopter de nouvelles dispositions ou, tout simplement, à rentrer dans les rangs.

J’ai même lancé un podcast intitulé Les 15 derniers présidents américains. Mon intention était de raconter, de manière chronologique, l’histoire de la première puissance mondiale, un président après l’autre, en insistant sur les différentes trajectoires qu’elle a empruntées, avec un accent particulier sur l’éventuel retour du 45e président. Malheureusement, ce projet n’a pas abouti. Nous nous sommes arrêtés à Dwight Eisenhower.

Un samedi matin, alors que je faisais l’éloge de la paresse en tentant enfin de ranger ces piles de livres abandonnés dans un placard, je suis tombé nez à nez avec un petit recueil de citations intitulé Le Trône de fer, In Memoriam. On y retrouvait les phrases marquantes des personnages ayant été tués au cours des quatre premières saisons de la série.

Ayant regardé Game of Thrones (GoT) du premier épisode jusqu’au dernier, je me suis laissé porter. Car cette œuvre ne se résume pas à une simple fiction médiévale fantastique. C’est une véritable leçon de politique et de géopolitique. Entre luttes de pouvoir, stratégies d’alliances et coups de force, Westeros fonctionne comme un laboratoire politique grandeur nature, où les dynamiques sont directement inspirées de l’histoire et de la réalité contemporaine.

Sans avoir à lire tous les mémoires de Barack Obama, de Charles de Gaulle ou encore les écrits d’Alexandre Soljenitsyne, j’avais déjà une idée bien arrêtée du pouvoir : comment le conquérir, comment le conserver, comment le perdre et les différentes façons de gouverner.

À bien y réfléchir, le Trône de fer est aux dynasties de Westeros ce que la présidence est aux nations : la récompense ultime des luttes de pouvoir. Il s’obtient tantôt par la force, tantôt par la diplomatie et la ruse, tantôt par de simples convictions. Mais si conquérir le pouvoir est une chose, le conserver en est une autre. Donald Trump l’a appris à ses dépens en 2020, lorsque, malgré un premier mandat plutôt réussi, il n’a pas pu être réélu.

Tout au long de la campagne électorale de 2024, il s’est agit de batailles de récits plus qu’une question de vérité.

En feuilletant ce recueil, je suis tombé sur une citation d’un Baratheon. Joffrey, pour être précis. “J’ai le pouvoir de tourmenter tout le monde”, avait-il déclaré un jour, lui qui avait revendiqué le trône après la mort de son père dans un accident de chasse.

A-t-il pu inspirer plus d’un ?

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