C’est l’un des symptômes d’un mal qui perdure. Le désarroi d’une jeunesse dont une frange, qui pour une raison ou une autre se voit obligée de déguerpir sous les yeux ébahis de ceux et celles qui n’arrivent pas à comprendre le bien fondé de cette décision qui s’avère souvent fatale. Pendant que l’on loue d’un côté les prouesses du continent africain, pendant qu’on le qualifie de nouvelle frontière d’investissements dont 65% de la population aurait moins de 30 ans, pendant que les observateurs à divers niveaux saluent son dynamisme et que les économistes chevronnés parlent d’un taux de croissance annuel supérieur à 5% depuis plus d’une dizaine d’années, sans rappeler l’émergence d’une classe moyenne estimée à plus de 300 millions de consommateurs avec environ 60% de terres arables, de l’autre on met les voiles tout en se réjouissant à la perspective de devoir partir, loin là-bas où la vie semble être rose.
Si le “pourquoi” paraît autant traumatisant que le “A qui la faute ?”, n’est-il pas temps que les différents protagonistes donnent à l’Afrique toute l’importance qu’elle mérite ? Rappelons-nous de la tragédie de Lampedusa en 2013. “Plus jamais ça” s’était écriée Dalia Grybauskaite, la présidente Lituanienne, dont le pays assurait alors la présidence tournante de l’Union Européenne, quelques jours après la tragédie qui avait couté la vie à plus de 300 africains en quête de verts pâturages. Combien il y a t-il dans ces eaux au fond de la méditerranée ? Pas plus tard qu’hier ou avant hier, 34 y ont laissés leurs peaux.
A qui la faute ? Chacun se renvoie la balle. Pendant ce temps le “ci(mer)tière” ne fait que se remplir.