Les paroles dit-on souvent s’envolent, mais les écrits restent. Cette rubrique que nous avons bien fait de nommer “Paroles cultes” nous réserve bien de surprises. L’objectif serait de faire découvrir ou redécouvrir au grand public ces phrases qui resteront à jamais gravées dans nos mémoires, ces phrases parfois incompréhensibles, parfois ambiguës, parfois percutantes, parfois magiques, parfois bancales, parfois ronflantes, parfois poétiques, parfois grandiloquentes, parfois méprisantes, parfois litigeuses, parfois prophétiques, bref ces phrases cultes sans lesquelles le monde n’aura pas d’histoire.
Et c’est avec entrain que nous ouvrons le bal avec ces deux mots savants de Jean-Luc Mélenchon qui tel un évêque qui donne un mandement à ses diocésains, exhorte les militants de la France insoumise au soir des résultats du premier tour de l’élection présidentielle dernière, à continuer la marche audacieuse qui les mènerait à la terre promise.
L’homme, peut-on dire est un orateur de la première heure, un tribun. Sa popularité, sans aucun doute est en partie bâtie sur le choix de ses mots, des mots qui transpercent, revigorent, aménagent, révoltent, passionnent, enquiquinent.
Jean-Luc Mélenchon, une force incontournable dans l’arène politique française, incarne la passion et l’audace depuis sa naissance à Tanger, au Maroc, le 19 août 1951. Originaire d’un territoire ensoleillé, il a porté cette énergie tout au long de sa carrière politique.
Issu d’une formation en philosophie et en lettres modernes, Mélenchon a été un étudiant engagé dès le début, préfigurant sa future carrière de militant aguerri. Sa passion pour la justice sociale et son don pour l’oratoire l’ont rapidement propulsé sur la scène politique française.
En 2008, il a créé le Parti de Gauche, un acte audacieux qui a marqué le début d’une nouvelle ère dans le paysage politique français. Sous sa direction charismatique, le parti a rapidement gagné du terrain, attirant une base de partisans fervents.
Lors de la présidentielle de 2012, Mélenchon a ébloui le public avec son discours enflammé et ses idées progressistes. Son score l’a solidement ancré comme une force majeure de la gauche radicale en France. Lors des présidentielles de 2017, JLM se présente sous l’étiquette de La France Insoumise (LFI), mouvement qu’il fonde en 2016.
Mais Mélenchon ne se contente pas de la politique. Il est également un auteur prolifique, ses livres offrant un aperçu captivant de sa vision pour la France et le monde. Son style franc et son refus de la complaisance politique ont fait de lui un provocateur bien-aimé et un critique redoutable.
Avec sa voix retentissante et sa détermination inébranlable, Jean-Luc Mélenchon continue de secouer les fondations du paysage politique français, poussant sans relâche pour un avenir plus équitable et plus vert. En tant que personnage central de la politique française, il reste à ce jour une figure incontournable.
Dans un discours empreint de déception après avoir échoué à briser son plafond de verre pour sa troisième candidature à la présidentielle du 10 avril 2022, Jean-Luc Mélenchon a appelé ses partisans à poursuivre le combat politique. Malgré ce revers, le candidat de la France Insoumise a réalisé une performance remarquable, obtenant près de 22% des suffrages, une amélioration par rapport à il y a cinq ans.
Lorsqu’il a livré son discours devant ses partisans, Mélenchon a adopté un ton quasi testamentaire, rappelant la déception ressentie par beaucoup de ses compatriotes tout en les exhortant à ne pas commettre d’erreurs irréparables dans leur frustration. Il a conclu en déclarant que tant que la vie continue, le combat doit continuer.
Ses mots ont été doux et amers, marquant la fin de sa campagne présidentielle et laissant place à une ambiance survoltée. Les militants de La France insoumise l’ont salué avec des applaudissements nourris et des cris de “Résistance !”, bien que certains ne puissent cacher leur découragement.
Mélenchon a également souligné le soutien essentiel des jeunes électeurs, obtenant une majorité de leurs voix. Il a terminé son discours en adressant un message émouvant :
“Je m’adresse à vous, qui êtes ici dans cette salle, non pour vous tenir des propos lénifiants de réconfort ou de bonne mine qu’il faudrait avoir. Je n’ai ni bonne mine, ni envie d’être réconforté. Je ne connais que mon devoir et je vous appelle à faire de même (…)
…Alors bien sûr, les plus jeunes vont me dire : ‘et ben, on n’y est encore pas arrivés ?’ Ce n’est pas loin hein ! Faites mieux ! Merci“