Nominés 2021
David Diop
Romancier, maitre de conférences en littérature du 18e siècle à l’université de Pau, Responsable du groupe de recherche sur les représentations européennes de l'Afrique et des africains au 17e et 18e siècles
Romancier et maître de conférences en littérature du 18e siècle à l’Université de Pau, ainsi que responsable du groupe de recherche sur les représentations européennes de l’Afrique et des Africains au 17e et 18e siècle, David Diop est l’auteur de « Frère d’âme », son deuxième roman, qui lui a valu le Booker Prize International 2021 et le prix Ahmadou Kourouma en 2018. Le Booker Prize International récompense un livre étranger traduit et publié dans l’année au Royaume-Uni ou en Irlande. C’est un prestigieux prix littéraire qui n’est pas à la portée de tous les écrivains.
Pour l’anecdote, « Frère d’âme » est paru en 2018 aux éditions du Seuil et a été traduit en anglais par la poétesse américaine Anna Moschovakis sous le titre : « At night all Blood is black ». Il avait également reçu le Goncourt des Lycéens à l’époque. Sachant qu’il est quasiment impossible de dissocier l’histoire du Sénégal de celle de ses tirailleurs, écrire un roman sur le sujet revient à faire revivre l’histoire. Le résumé de l’ouvrage tel que présenté sur le site de la FNAC frappe nos yeux et attriste nos cœurs.
« Un matin de la Grande Guerre, le Capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne ».
En 2012, David publiait son premier roman, « 1889, l’Attraction Universelle ». Il revient cette année avec un troisième roman : « La porte du voyage sans retour », un incontournable à lire, qui, rappelons-le, figurait dans la première sélection du Goncourt.
« De cette porte pour un voyage sans retour ils allaient, les yeux fixés sur l’infini de la souffrance »
Gorée, Île des esclaves, Dakar.