Compte rendu

« L’Afrique est un continent qui regorge de talents. Certains y décèlent un potentiel économique indéniable et y investissent déjà. Ses ressources, naturelles et humaines, sont en effet aussi diverses qu’abondantes. Mais pour que l’Afrique ait l’avenir brillant que nous lui souhaitons, le continent doit relever un certain nombre de défis. Des défis également très variés, de nature économique, sociale, politique, démographique, écologique, énergétique et culturelle ». 

C’est le message que porte Khaled Igué, banquier d’affaires et de développement et auteur du livre « L’heure de l’Afrique, pour un développement durable et inclusif » avec des préfaces d’Abdou Diouf président du Sénégal (1981-2000) ; secrétaire général de la Francophonie (2003-2015) et Hervé de Charette trois fois ministre notamment de 1995-1997 comme ministre des Affaires étrangères de la France. Sur la quatrième de couverture, il continue en disant: « …Car c’est en mobilisant toutes ses forces que le continent pourra construire un avenir durable et inclusif ». 

Avec ces phrases percutantes et prophétiques, l’auteur ne nous laisse aucun choix que d’opiner du bonnet. 

Afin d’élire la personnalité africaine de l’année 2021, 50 profils d’hommes et de femmes venant d’environ 26 pays et reflétant la grandeur de l’histoire du continent africain et de sa diversité ont été présélectionnés sur la base de critères divisés en 4 grandes catégories, à savoir : 

1) Accomplissement 
2) Impact 
3) Influence 
4) Exemplarité 

Pour parfaire le processus, un jury a été formé et un système de notation fiable a été mis en place. Dans un premier temps, sur une échelle de 0 à 100 points, chaque membre du jury a octroyé une note à chacune des 50 personnalités retenues, ce qui a permis de qualifier les 4 premiers. Dans un second temps, les membres du jury se sont réunis en visioconférence pour débattre longuement sur la personnalité à élire. Il y a eu des « pour », des « contre », des « peut-être », des « oui », et aussi des « non ». 
La notation de chaque membre du jury appliquée nous a permis d’établir cette sélection: 

A la 8e place, nous retrouvons Germaine Acogny qui totalise 311 points. A la 7e place, nous retrouvons Mohamed Mbougar Sarr qui totalise 314 points. A la 6e place, nous retrouvons Aigboje -Aig Imoukhuede, qui totalise 316 points. A la 5e place, nous retrouvons Angélique Kidjo qui totalise 317 points. 

A la 4e place, nous retrouvons Arielle Kayabaga qui totalise 329 points.  A la 3e place, nous retrouvons Strive Masiyiwa qui totalise 332 points.  A la 2e place, nous retrouvons Romuald Wadagni, qui totalise 357 points. A la 1e place, nous retrouvons Yvette Ishimwe qui totalise 369 points sur 400. 

Suite aux délibérations du jury, le choix de la personnalité africaine du média Artman s’est porté sur celui qui a été jugé le plus méritant. Il s’agit du ministre de l’Economie, des Finances et des Programmes de dénationalisation béninois, nous voulons nommer Romuald Wadagni. 

Pour en arriver là il a fallu de longues heures de débat pendant lesquelles chaque membre du jury s’est muni des meilleurs arguments pour étayer sa théorie. Rapidement les débats se sont corsés et deux noms se sont dégagés du lot. Deux jurés se sont fait entendre en prenant position pour l’homme d’affaires Zimbabwéen, soutenant constamment leurs propos par de multiples références, notamment les réalisations de l’homme. Car pour eux, il n’était point question de balayer du revers de la main les bonnes actions du milliardaire. 

L’un d’eux est revenu sur la confiance que l’IFC (International Finance Corporation) a réitérée à l’entreprise Liquid Intelligent Technologies dont Strive est le président exécutif et fondateur, afin de développer la capacité des centres de données et le déploiement de la fibre optique sur le continent, un partenariat qui vise à accroître la connectivité et l’inclusion numériques en Afrique et à soutenir l’écosystème numérique croissant de la région. Les investissements en capital et en dette de l’IFC dans Liquid Intelligent Technologies, qui totalisent à ce jour environ 250 millions de dollars, aideront l’entreprise à accroître la capacité de ses centres de données hyperscale en Egypte, au Kenya, au Nigéria et en Afrique du Sud par l’intermédiaire de sa filiale Africa Data Centres, a-t-il rappelé tout en confisquant la parole: 

Les investissements permettront également à Liquid Intelligent Technologies de poursuivre le déploiement de son réseau à large bande en fibre optique, qui couvre aujourd’hui plus de 100 000 kilomètres en Afrique Subsaharienne et de connecter les entreprises et particuliers à l’internet sur tout le continent. Pour le dire dans les mêmes termes que Makhtar Diop, Directeur Général de la Société Financière Internationale, dont la stratégie numérique en Afrique vise à permettre une connectivité omniprésente, fiable et abordable, les technologies numériques transforment rapidement la façon dont les personnes, les entreprises et les gouvernements communiquent, effectuent les transactions et accèdent aux informations et aux services. En travaillant avec Liquid Intelligent Technologies, l’IFC contribue à élargir l’accès aux infrastructures et aux services numériques de l’Afrique, créant ainsi de nouvelles opportunités de croissance et d’emplois. Il s’agit d’un élément essentiel pour la transformation économique de l’Afrique. D’ailleurs à titre informatif le dernier investissement de l’institution dans l’entreprise de Strive Masiyiwa fait suite à celui qu’elle a réalisé en février 2021 dans le cadre du placement d’obligations de Liquid sur Euronext Dublin, la principale bourse d’Irlande. Une émission qui a permis de lever 620 millions de dollars. 

Ces investissements, souligna le second juré qui a pris position pour Strive, sont essentiels pour stimuler le développement durable en Afrique surtout quand on sait que le continent connait une forte augmentation de sa population et une urbanisation croissante tout en rappelant que Liquid Intelligent Technologies est le premier fournisseur indépendant de fibre optique et de services numériques en Afrique. Ce dernier a aussi attiré l’attention des trois autres sur un événement qui n’était pas passé inaperçu: l’annonce de lancement de Cassava Technologies le 10 Novembre 2021, à Port Louis, Ile Maurice par Econet Group. Cassava Technologies a pour objectif d’autonomiser les particuliers et les entreprises en Afrique grâce à des solutions numériques qui concrétisent la vision d’un avenir numériquement connecté qui ne laisse aucun Africain de côté, selon nos recherches basées sur les informations fournies par le site internet d’Econet. 

Un troisième membre du jury resté jusque là à écouter attentivement les deux autres demanda à son tour la parole. 

Votre analyse est certes étayée, mais je me demande si elle fera le poids car je me prépare à vous livrer une démonstration soigneusement documentée. En tout cas en ce qui concerne Strive, rien ne m’étonne. On peut passer toute une vie à parler de ses accomplissements. C’est un homme très influent, très intelligent. Ses réalisations parlent pour elles-mêmes et pour citer William Shakespeare dans Les Joyeuses commères, 1602, quand l’argent précède, toutes les portes s’ouvrent. Que ce soit Strive ou Romuald, leurs actions pour ma part inspirent la jeunesse à rêver davantage, à apprendre davantage. Ils sont une fierté et une source d’inspiration pour nous tous. L’un est un haut fonctionnaire et l’autre un homme d’affaires chevronné, et les missions ne sont pas forcément les mêmes. Moi j’aimerais davantage attirer votre attention sur le genre d’impact ou je dirai plutôt l’impact, qui pour moi reste l’un des critères les plus importants et qu’il va falloir ne pas non plus balayer du revers de la main. Aujourd’hui quelle dynamique cherche-t-on à insuffler sur le continent? A la jeunesse africaine notamment? Certainement celle qui reforme notre manière de voir et notre façon de faire, celle qui demande comme rappelle ce proverbe Coréen de construire une montagne en rassemblant des grains de poussière. Le défi majeur que connait les pays africains nécessitent que le processus de réforme soit itératif. La transformation de l’Afrique si tant désirée doit forcément passer par là. Avant cette réunion de travail, j’ai pris la peine de faire des recherches afin de ne pas me tromper dans mes analyses et interprétations. Le magazine Jeune Afrique a été d’une grande aide. Il m’a donc été donné de lire des articles très enrichissants. 

« Avec son eurobond de un milliard d’euros, le Bénin lance sa saison financière 2021 » écrit le magazine, rejoignant ainsi le nombre restreint d’émetteurs émergents à disposer d’un eurobond en euros de maturité supérieure à trente ans. Pour rester dans la même logique, Financial Afrik titrait le 15 juillet 2021: « Le Bénin réussit sa première émission d’un Eurobond ODD » avant de rappeler que c’est la première pour un Etat africain. Le magazine va plus loin en disant que le Bénin parvient à mobiliser des fonds à des taux plus bas que ceux des Eurobonds de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, deux poids lourds de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Pour cela explique le magazine, il a fallu pour le ministre de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni et son staff, plusieurs mois de travail et 3 jours de roadshow intense avec l’Asie, l’Europe et l’Amérique. Bref, c’est à cet élan que je fais allusion, cette exemplarité. J’ai cru comprendre que votre prix a été créé pour célébrer le talent, l’intelligence et la créativité de tous ces gens qui se lèvent et changent les choses. Pour ma part, Romuald représente une vision différente d’un continent capable. Et c’est sans rappeler qu’il a été porté à la présidence du conseil des gouverneurs de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), une décision prise le 23 avril dernier en marge de la 19ème assemblée générale ordinaire de l’institution. 

Je veux bien dire deux mots. Vous permettez ? Je suis du même avis. Je ne sais plus qui disait que la marque d’une intelligence de premier plan est qu’elle est capable de se fixer sur deux idées contradictoires sans perdre la possibilité de fonctionner. Ainsi s’exprima le quatrième membre du jury.  C’est un profil auquel j’ai attribué une note de 100. Et cette dynamique à laquelle fait allusion mon prédécesseur est d’autant plus urgente qu’elle doit être inculquée dès le bas âge. Conformément à la pensée de Gandhi, il faut incarner le changement qu’on souhaite obtenir. Pour ma part le ministre incarne bien cette pensée, et surtout une volonté indéfectible de marquer de son empreinte cette fonction de « Ministre des Finances » quand on sait le rôle majeur, fondamental et constructif que ceux-ci jouent non seulement dans le renforcement de la bonne gouvernance, mais aussi dans la mobilisation permanente de ressources financières afin de financer divers projets , je veux donner pour exemple ces montages financiers orchestrés sous sa houlette. Sa politique de rigueur budgétaire est à saluer. Dans ce milieu c’est le b.a.-ba et à ce genre de postes, on prend des décisions qui impactent tout un peuple, toute une zone économique et…que sais-je encore ? Par contre quand on est un homme d’affaires, je rappelle que je n’en suis pas un, ce n’est pas forcément le cas. Si mon raisonnement est erroné ou trop simpliste n’hésitez surtout pas à me mettre sur le droit chemin.  Selon les derniers développements de l’actualité, Romuald Wadagni fait partie pour l’année 2021 et pour la 4e fois consécutive des 5 ministres des finances les plus méritants du média Financial Afrik. L’année 2021 a commencé et s’est terminée pour lui sous de bons auspices. L’Afrique est un continent jeune. Quand vous allez de Monrovia à Cape Town, de Bamako à Bangui, d’Accra à Lomé, l’on remarque que la moitié de la population à moins de 30 ans. Donc quoi que l’on dise, l’avenir du continent repose en partie sur cette jeunesse. Celle-ci est donc en quête constante de repères et doit s’inspirer de ce qui se fait de bien aujourd’hui, une case que le ministre coche vaillamment. En plus, pour moi les cartes étaient déjà tirées, car quand je me réfère aux résultats de notation, Strive totalise 332 points et le ministre 357. Il avait déjà pris quelques longueurs d’avance et il doit le maintenir sans encombre. L’Afrique de demain est l’affaire de tous. je vous remercie. 

Autant dire que les discussions ont été fructueuses et qu’elles se sont déroulées dans une ambiance bon enfant. Et cette page ne peut contenir de manière exhaustive tout ce qui a été dit. Les membres du jury passèrent des heures à chercher et à trouver les mots qu’il faut à la place qu’il faut. 

Ce qui nous ravit c’est que les choses essentielles ont été passées au peigne fin.